29. Brésil des poètes​

 Fortaleza sous les vents alizés. Sables blancs cocotiers échevelés, lumière indicible qui transfigure tout ce qu’elle effleure, même les tristes mocambos!

Comment s’étonner que les Cearenses soient des poètes, dans ce pays à l’air limpide où les filles sont si belles avec leurs grands yeux en amande. Toutes les filles du Nord du Brésil sont belles! On en voit peu, malheureusement, au marché aux oiseaux qui se tient tous les dimanches matins, dans le plaisant jardin public qui surplombe la mer, à côté de la vieille forteresse aux tours de citadelle en carton.

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Du clocher de São Francisco, ce bijou du style baroque, la vue se perd à l’infini sur la plaine de Parahyba et ses plantations de canne à sucre.

Un petit bonhomme d’une douzaine d’années m’avait ouvert la porte et m’avait fait les honneurs de l’église. Il ne me cacha pas qu’il était poète, lui aussi, et qu’on lui commandait des vers pour toutes les circonstances importantes de la vie, anniversaires, fêtes de société, mariages…

J’aurai toujours des remords de ne pas avoir demandé à voir son cahier de poésie qu’il brûlait d’envie, évidemment, de me montrer. Pardonne-moi, petit poète de João Pessoa, mon involontaire cruauté!